De rêves en délires, Rodolphe s’invente et raconte… son histoire. En mer, parfois, les langues se délient et les taiseux se font diserts. Dans une langue d’embruns et de tempêtes, Marie Dilasser traque la disparition (« vanish »… disparaître en anglais), la peur et les lendemains incertains. Avec trois comédiens, elle réunit les mots de celui qui est parti, de ceux qui sont restés et de leur dialogue interrompu. Elle emprunte à la navigation son vocabulaire, initié et précis, la mer et ses angoisses, ses « bruits de grince, de gronde et de clapot ».
Elle restitue l’individu dans sa solitude extrême, dans sa traversée du grand-large vers l’ailleurs. Avec, çà et là, des échos d’aventures et de lectures, les ombres de Jules Verne, d’Herman Melville et de Jack London, les fantômes marins d’Éric Tabarly et du vagabond frondeur Bernard Moitessier. « Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer » écrivait Aristote…