Après avoir accueilli Frères, leur avant-dernière création sur la guerre d’Espagne, le Tangram est heureux de poursuivre la route en compagnie des Maladroits. Camarades se penche non plus sur l’héritage de leurs grands-parents mais sur celui de leurs parents… et de mai 1968. Une forme unique de spectacle entremêlant écriture de plateau et théâtre d’objets, grande Histoire et petites histoires.
Avec curiosité et sans a priori, quatre jeunes hommes ont mené l’enquête. Ils ont collecté biens matériels et souvenirs immatériels. Sur leur tableau de recherches, on lit notamment l’un des slogans de 1968 : « Cours, camarades, le vieux monde est derrière toi ! » Que reste-t-il aujourd’hui des engagements fiévreux d’hier ? Née sur les cendres des utopies passées, cette création originale rejoue les années 70 à la lumière crue de notre présent.
Si sa forme est nouvelle et éclatée, ce théâtre affirme son goût pour les histoires, et notamment l’épopée de Colette. On y parle expériences communautaires et dérives, prises de paroles et prises de pouvoir, luttes féministes et radicalisations. À la fin, entre ces deux époques posées en miroir, un thème récurrent revient : l’amitié, incarné aussi bien par les acteurs présents que les fantômes du passé.