La Chartreuse de Parme nous raconte l’itinéraire de Fabrice del Dongo. À l’époque des conquêtes napoléoniennes, ce fils de bonne famille abandonne ses aspirations militaires pour devenir prélat, sans renoncer toutefois à sa poursuite du bonheur. Le sous-titre est un indice : Se Foutre Carrément de Tout. Et la compagnie du Théâtre derrière le monde s’est attachée tout particulièrement à restituer cette force de la désinvolture et de l’insolence au sein de leur nouvelle création.
Rester fidèle à la fougue et à la jeunesse du récit est le parti pris de cette équipe issue de la Jeunesse Aimable, qui nous a déjà offert un Falstaff et un Cyrano jubilatoires. Quitte à donner un spectacle baroque où les artifices du théâtre sont volontairement divulgués. La représentation de cette peinture du monde se construit à vue et les sept comédiens sont ballotés dans leur quête d’amour. Ici « vraisemblable n’est pas théâtre ! » Il n’y a pas de plus bel hommage pour restituer le mélange d’intime et d’épique, de plénitude et de légèreté de ce grand roman.