Sur scène, des chaises de collectivité orange, disposées en demi- cercle. Parmi la quinzaine de personnes qui y prendront place, il y a Less, Manu et Nico. Derrière eux, un écran sur lequel défile une galerie de portraits, puis, une caméra sur le plateau joue du gros plan sur les artistes, révélant les traits... Regard blessant, touchant, intrusif, agressif. Tout le propos est là, dans ce regard de l’autre, dans les mots jetés, dans les mots tus.
Dans la note d’intention de leur spectacle, les deux ventricules du cœur de la 114 Cie ont dressé une liste de 18 lignes et plus de 100 insultes. « Pédé.e », « pédale », « gouine », « tarlouze »... la liste des substantifs est longue. Ils sont accompagnés d’adjectifs complaisants, aggravants, « sale », « petit.e », « gros.se ». Des mots souvent banalisés, déviés, balancés à tord, bien sûr, et surtout à travers. Des mots reçus en pleine tête, en plein cœur par les trois témoins de la pièce. Nico, « le petit gars de province amoureux de ses potes », Manu, « la lesbienne tête brûlée », et Less, « la Lolita qui choisit les bras de femmes mûres ». Toustes en bombers. Toustes fans de Smalltown Boy. Toustes concernés par la fuite du jeune garçon du clip interprété par Jimmy Somerville.
Après Parpaing présenté la saison dernière au Tangram, ce deuxième volet d’une trilogie en cours de création creuse la trace de la faille intime, du regard et des mots qui excluent. Le spectacle est nourri de rencontres, d’échanges d’expériences, d’enquêtes et de recherches. Il en résulte des vérités partagées. À bon entendeur.se...
Dans un certain nombre de pays, être lesbienne, gay, bisexuel·le, transgenre ou intersexe (LGBTI) peut mettre en danger la vie des personnes concernées. Amnesty International œuvre pour la protection et le respect des droits des personnes LGBTI dans le monde entier, notamment leur droit à la vie, à la liberté et à la sécurité.