Elle nous emporte dans le tourbillon de sa pensée. D’un sujet l’autre, de digressions en révélations, elle s’autorise de multiples écarts pour mieux articuler de nombreux points brûlants de notre époque, tout en nous proposant une manière de s’en saisir à notre hauteur. Elle nous parle de la question de la colonisation non pas comme d'un récit appartenant à nos ancêtres, mais comme d'une dynamique de domination sans cesse renouvelée ; le recours systématique à l’électricité ou les violences policières en sont des conséquences directes. Elle nous raconte la vie des glaciers bien plus riche que l’histoire tragique de leur fonte que l’on convoque dès que l’on veut parler d’urgence climatique. Elle nous apprend que la maladie peut être une inspiration révolutionnaire.
Des larmes, de la rouille, des lits de rose, des vies multiples et des pratiques qui nous engagent dans les milieux où l’on vit : voilà tout ce que l’autrice et performeuse convoque, mêlant avec force la gravité et le rire. Ainsi donc est né, pour la citer, cet « essai parlé post-ironique et pro-bougies ».