« Mirliton », tout à la fois un sifflet, une pâtisserie, un petit poème, une coiffure. Aymeric Hainaux et François Chaignaud ont choisi ce mot pour leur spectacle hybride, polysémique, inclassable. Et si l’on disait gourmandise ?

Deux corps et deux voix pour un rituel, une joute poétique et une carte du Tendre esquissée sur un plateau, cerné par les spectateurs réunis autour d’une scène minuscule. Le rythme est donné par les sons, les souffles d’Aymeric au plus près du micro. François, quant à lui, martèle le sol. Deux danseurs, deux lutteurs pour une battle. Ils se jaugent, s’affrontent, s’approchent et s’apprivoisent. Une transe chaloupée jusqu’au bout de l’épuisement, de l’étreinte.

Chant lyrique, flamenco, danse traditionnelle, pointes et claquettes de jazz, souffles percutés dans le micro, beatbox, bâtons de clochettes. Tout est son. Tout fait sens. Nous sommes dans un lieu indéfini, dans un monde lointain ? Proche ? On ne saurait dater. On ne saurait localiser et notre imaginaire n’en est que plus activé.