Zeus a beau être pédagogue, il n’a pas réussi à donner à son fils le goût des armes. Ce dernier préfère la musique et plus particulièrement la lyre... C’est par ce constat que commence ce « mini- Opéra comique ambulant » concocté avec malice par Valérie Lesort, adapté d’Orphée et Eurydice de Gluck pour des chanteuses-comédiennes, créatures hybrides mi-marionnettes, mi-humaines de 80cm de haut, qui sont les interprètes. Sur fond de toiles peintes et présentées dans le cadre d’un castelet, les marionnettes sont les seules visibles, la lumière noire permettant d’escamoter les corps des marionnettistes. L’illusion est là. Le burlesque aussi. C’est un peu guignol à l’opéra mais le fantasque est sérieux et la fidélité à l’œuvre est entière. Orphée doit toujours sauver Eurydice des monstres qui la retiennent aux enfers et ne doit toujours pas croiser son regard avant qu’ils n’en soient sortis. L’entreprise n’est pas simple car le pauvre garçon n’a pour seule arme que sa lyre et il est un peu pleurnichard. Quant à Eurydice, elle se révèle bien capricieuse !

Cette Petite Balade aux enfers est une plongée dans l’univers féérique et drôle de Valérie Lesort. C’est le manège déjanté ou l’opéra enchanté, comme on voudra, mais, pour sûr, un joyeux moment de découverte pour petits et grands.