Les mains, ce sont celles de Camille Claudel, sœur de Paul, élève et amante de Rodin, sculptrice exceptionnelle au destin brisé, éperdue entre la liberté de la création et l’enfermement dans l’asile, dans la folie, dans le regard de sa famille et de la société misogyne.

Les mains ce sont aussi celles de Camille Trouvé et de ses comparses de la compagnie Les Anges au Plafond. Une comédienne, une marionnettiste, une violoncelliste, une chanteuse, elles sont quatre « causeuses » pour composer un spectacle tout en ombres et lumières. Ensemble, elles jouent, dansent, sculptent, modèlent et manipulent afin de conter la destinée tragique de l’artiste aujourd’hui justement célèbre. Tourbillons de robes et envolées de voiles, tissus et papiers modelés, musiques, bruits et chants, projections et lanterne magique, la scénographie foisonne sans jamais perdre l’essentiel, le combat de la création et de la survie au féminin. L’œuvre tente de naître sous nos yeux mais les entraves sont nombreuses. Justesse et précision du geste, des propos, des faits rapportés ou suggérés, élégance des images, le quatuor des Anges modèle jusqu’à l’inversion, jusqu’au renversement de l’histoire lorsque soudain la marionnette façonne l’artiste.

Jeux de mains... jeux d’humains.